Depuis plus de dix ans, l’obligation de formation continue s’impose à tous les professionnels de santé en France. Mais au-delà de la contrainte administrative, le Développement Professionnel Continu (DPC) est aussi un levier essentiel pour garantir la qualité des soins, la sécurité des patients et l’évolution de la pratique médicale face à des connaissances en perpétuelle mutation.
Comment est structuré ce dispositif ? Quels sont les droits et obligations ? Quels choix de formations ? Et surtout, comment s’y retrouver parmi la diversité de l’offre ? Ce guide a pour objectif de répondre précisément à ces questions, avec des exemples concrets, des textes de référence et des conseils utiles pour chaque praticien.
Instauré par la loi HPST du 21 juillet 2009, puis réformé par la loi du 26 janvier 2016 (article 59 : Legifrance), le DPC désigne l’ensemble des actions obligatoires permettant le maintien et l’actualisation des connaissances et compétences des professionnels de santé.
Depuis 2016, tous les professionnels de santé doivent satisfaire à une obligation de DPC triennale. Cela signifie qu’ils doivent, sur chaque période de 3 ans, participer à des actions reconnues DPC et pouvoir en justifier à l’issue de la période. En 2023, plus de 1,7 million de professionnels sont concernés en France (source : ANDPC, agencedpc.fr).
Remarque : le DPC n’est pas seulement une formalité ; il s’agit aussi d’un gage de sérieux et de valorisation professionnelle auprès des employeurs, partenaires institutionnels ou lors de contrôles d’accréditation.
Pour remplir ses obligations DPC, le professionnel doit s’inscrire à des actions enregistrées et validées par l’Agence Nationale du DPC (ANDPC) ou les organismes accrédités.
À retenir : Pour être reconnue “DPC”, une action doit obligatoirement comporter une démarche d’analyse de pratique ET/OU une montée en compétence attestée. La simple participation à un congrès, par exemple, n’entraîne pas toujours une validation DPC.
Le Portail DPC (monDPC.fr) répertorie l’ensemble des actions validées, filtrées par profession, thématique, modalité (présentiel, distanciel, hybride), et zone géographique.
Astuce : de nombreux organismes proposent des modules synchrones et asynchrones, ce qui facilite le suivi pour les praticiens avec des horaires complexes.
Le financement dépend de votre statut d’exercice et de la nature de l’action. Il s’agit-là d’un atout majeur du dispositif français.
À noter : le DPC étant une obligation, tenter de le financer soi-même est rarement pertinent. Privilégiez les formations enregistrées qui déclenchent automatiquement les droits financiers adaptés à votre statut.
Profession | Obligation DPC | Financement (indicatif 2024) | Modalités principales |
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Médecins | 21h/an sur 3 ans | 945–1260 €/an + indemnité | Présentiel, e-learning, audit |
Infirmiers libéraux | 14h/an sur 3 ans | 630 €/an + indemnité | Présentiel, distanciel |
Pharmaciens | 14h/an sur 3 ans | 630 €/an | Présentiel, analyse des pratiques |
Sages-femmes | 14h/an sur 3 ans | 630 €/an | Présentiel, ateliers pratiques |
Source : ANDPC barèmes 2024
Le DPC est un engagement professionnel, mais aussi un moteur de renouveau individuel et collectif dans la pratique soignante. Maîtriser ses modalités, c’est gagner en efficacité, en réassurance… et en satisfaction dans sa mission quotidienne.